Éditeurs, les lois du métier

L'Affaire Sade, Plaidoirie de Me Garçon, pages 112 et 113

Maurice Garçon, Jean-Jacques Pauvert, éd. originale, 1957, Coll. Bfm - Limoges

Le procès est un événement. Des écrivains en vue soutiennent l’éditeur : Jean Paulhan, Georges Bataille, André Breton ou Jean Cocteau. L’argumentation d’une édition destinée à un public restreint, que défend Pauvert, est contestée par l’accusation. Par-delà les obscénités sadiennes, son avocat, maître Garçon, met en avant l’originalité philosophique et littéraire de Sade. Des amendes sont infligées. Mais une autre condamnation pour outrages aux mœurs autorise des éditions limitées pour l’étude. Un vice de forme annule la censure de l’Histoire de Juliette. L’œuvre sadienne peut être publiée. Dans les années 1960, la loi de 1949 est utilisée pour protéger les mineurs de tout accès à Sade avec des interdictions d’exposition. Ce n’est que dans les années 1990 que toute censure est levée.