Éditeurs, les lois du métier

Lolita

Vladimir Nabokov, The Olympia Press, éd. originale, 1955, Coll. Bfm - Limoges

À l’issue de plusieurs procédures, Girodias obtient gain de cause. Mais le pouvoir utilise la loi de 1949 pour interdire d’exposition l’édition anglaise. Une traduction française de Lolita parait chez Gallimard en 1959. Girodias veut profiter de ce succès, mondial, qui se nourrit du scandale : il réclame à l’État des dommages et intérêts. L’administration transige et lève les arrêtés pris contre l’édition anglaise qui peut trouver un large public. Selon Maurice Couturier, auteur d’une nouvelle traduction en 2001, la question de la pédophilie, certes relevée à la sortie du roman, n’était pas centrale pour sa réception : « le lecteur d’aujourd’hui est infiniment plus embarrassé que le lecteur des années cinquante. Cela ne remet aucunement en question la valeur esthétique du roman mais démontre, au contraire, qu’il demeure d’une troublante actualité et d’une troublante beauté. »