Éditeurs, les lois du métier
Henry de Montherlant assistant à une répétition de Malatesta au théâtre Marigny à Paris
décembre 1950, © Rue des Archives/AGIP
Les échanges entre un auteur et son éditeur sont à la croisée de la compréhension d’une œuvre et de la capacité de lui trouver un public. C’est l’enjeu, par exemple, de la rupture entre Bernard Grasset et Henry de Montherlant à l’issue de plusieurs conflits successifs. Alors que le contrat qui les lie vient à échéance en 1942, l’écrivain, mécontent de sa situation, ne signe pas son renouvellement. L’éditeur maintient une pression constante en ajournant des rééditions. Montherlant donne à Gallimard sa dernière œuvre, La Reine morte (1942). Après la guerre, Grasset, mis sous tutelle d’un administrateur pour ses prises de position collaborationnistes sous l’Occupation, interrompt le versement des droits et Montherlant engage un procès. À partir de 1948, plusieurs jugements sont rendus. Des experts tentent de définir les conditions des réimpressions, de la commercialisation et du paiement des droits. Les juges ordonnent la rupture de tous les contrats, le paiement des sommes dues à Montherlant ainsi que des dommages et intérêts.