Éditeurs, les lois du métier

Les Fleurs du mal, page de titre

Charles Baudelaire, Poulet-Malassis et De Broise, éd. originale, 1857, Gallica.bnf.fr/Coll. Bibliothèque d'Alençon

En 1857, Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire et ses éditeurs sont condamnés – par le même procureur que Flaubert – à des amendes pour avoir outragé la morale publique (loi du 17 mai 1819). Malgré ses soutiens littéraires et son immense notoriété, Baudelaire doit retirer six poèmes de son recueil. À la fin des années 1920, une révision de cette condamnation échoue, faute de dispositif juridique adéquat. Pour combler ce vide légal, une loi est votée le 25 septembre 1946 : 20 ans au moins après son déroulement, un procès pour outrage aux mœurs par le livre peut être révisé. Cela entérine le fait que l’appréciation d’une œuvre change au fil du temps. Le 31 mai 1949, le recueil Les Fleurs du mal est réhabilité. De son vivant, Baudelaire avait souhaité être lavé de cette condamnation.