Pour l’historien Benjamin Stora, dès le début du soulèvement indépendantiste en Algérie, se met en place « une censure de guerre qui ne dit pas son nom ».
Durant la guerre d’Algérie, le pouvoir français tente de bâillonner l’information.
Plusieurs centaines de titres et de livraisons de périodiques seront empêchés de paraître, souvent par décret pour éviter toute affaire publique, et au mépris de la légalité.
Des revues intellectuelles et une partie du monde éditorial, tout particulièrement les Éditions de Minuit de Jérôme Lindon et le libraire-éditeur François Maspero, s’engagent contre cette censure politique.
Pour la gauche française et ses intellectuels, « la guerre d’Algérie fut une bataille de l’écrit, qui fut menée dès le début et gagnée » (Michel Crouzet, 1962). Des écrits qui éveillent des consciences contre l’arbitraire d’État.
Plus généralement, le néo-colonialisme français, la difficulté, voire l’impossibilité, pour certaines élites, d’admettre la décolonisation, suscitent des actions judiciaires à l’encontre d’ouvrages concernant le continent africain.