Le Seuil : le regard des Algériens sur eux-mêmes
En 1955, Colette et Francis Jeanson – il est membre du comité de lecture des Éditions du Seuil depuis 1950 –, remettent à Paul Flamand, le directeur littéraire du Seuil, le manuscrit de L’Algérie hors la loi.
Cet essai engagé affirme l’échec inévitable de la « guerre de reconquête » engagée par la France. Le Seuil refuse d’abord de le publier puis revient sur sa position après un long débat interne.
La presse évoque peu L’Algérie hors la loi. Un journaliste avoue que « contre certains livres nous avons une arme efficace : c’est le silence ! ».
Cependant, polémique aidant, le livre trouve un public.
En 1960, alors qu’un mandat d’arrêt pour « atteinte à la sûreté de l’État » a été lancé contre lui pour être entré en clandestinité en soutien aux indépendantistes algériens, Jeanson publie chez Minuit Notre guerre, immédiatement saisi pour « provocation à la désobéissance ».